Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Vincent Tisserand, j’ai 49 ans. Je suis marié et j’ai quatre enfants : une fille de 16 ans, Antoine qui a 14 ans et concerné par l’accompagnement de l’Adapei 63 et des jumelles de 13 ans. Je suis chercheur en physique au CNRS et je travaille à l’Université Clermont Auvergne.

À quand remonte votre adhésion à l’Adapei 63 ?

Pourquoi avoir adhéré ?

Nous avons adhéré à l’Adapei 63 en 2016 avant notre arrivée dans le Puy-de-Dôme. Nous étions auparavant à Annecy où mon fils était à l’IME L’Epanou. Nous nous sommes renseignés sur l’Adapei 63 avant de nous installer en Auvergne. Depuis 2017, Antoine est à l’IME de Saint-Éloy-les-Mines. J’ai toujours eu dans l’idée de m’impliquer dans la vie de l’Association. J’ai participé au CVS et j’ai ensuite succédé au délégué territorial des Combrailles en septembre 2018. Ce qui m’a poussé à adhérer, c’était cette volonté de rendre service mais aussi d’avoir des informations sur la vie de mon garçon et notamment la transition enfance-vie adulte. J’avais aussi à coeur de m’investir dans l’Association sur le principe du « donner pour recevoir ».

Vous avez rejoint le bureau de l’Adapei 63 suite à l’Assemblée générale du 26 septembre. Qu’est-ce qui a motivé ce choix et quel est votre rôle ?

En mai 2019, j’ai participé à l’Assemblée Générale de l’UNAPEI avec M. Mayet et M. Astier. J’ai pu récolter beaucoup d’informations à ce moment là et prendre conscience de la dimension de ce mouvement, de sa vocation militante et de l’impact qu’il peut avoir sur les pouvoirs publics. Depuis septembre 2019, je participe en tant qu’invité aux réunions de bureau de l’Adapei. J’ai donc pu mûrir ma décision pendant un an avant d’intégrer le bureau. Aujourd’hui, ma motivation est de revitaliser la vie associative, qui participe, entre autre, des échanges entre les familles pouvant leur épargner une certaine fatigue et les aider à franchir certaines difficultés. Il y a aujourd’hui une volonté de transmission d’expertise et de sagesse de la part du bureau et les nouveaux membres peuvent apporter du dynamisme et de nouvelles idées. Il s’agit aussi de mieux refléter le profil des familles et des parents. Cela étant, quand on est encore en activité comme c’est mon cas, c’est compliqué, ce sont des postes à part entière.

Pouvez-vous préciser vos missions au sein de ce nouveau bureau ?

Ma mission est donc de redynamiser la vie de l’Association, faire en sorte que les parents puissent prendre des initiatives et les inviter à faire remonter les informations et soumettre leurs idées. Je souhaite contribuer à la préservation de l’esprit pionnier de l’Adapei 63. Mon objectif est aussi de répondre à la question : « À quoi ça sert d’être adhérent à l’Adapei 63 ? ». Nous avons la chance d’avoir une Adapei forte, un tissu d’associations répondant à des besoins spécifiques qui se développent et le poids d’une union nationale pour importer les bonnes idées et les bonnes actions sur nos territoires et échanger des bonnes pratiques. Les militants et les adhérents doivent répondre aux besoins de la vie associative en lien avec les équipes éducatives. Il faut rester en mouvement, mais ce mouvement doit être à la fois ascendant et descendant.

Selon vous quels sont les points forts de l’Adapei 63 ? Et les axes d’améliorations ou de progrès ?

L’Adapei 63 a la chance de faire partie de l’UNAPEI, un réseau dynamique et fort. La restructuration, qui vise à rationaliser les coûts et faire des économies, doit aussi servir à monter des projets au niveau du département et dans les territoires. La vitalité de la vie associative passe aussi par là : des actions festives, créer des liens entre les parents, amener de la vie dans les établissements, etc.

Parmi les axes d’amélioration, je souhaite ne plus entendre « On a toujours fait comme ça » quand on demande pourquoi les choses se déroulent ou se font d’une certaine manière. Il faut réinterroger les pratiques si elles ne sont plus pertinentes ou si on ne peut plus les expliquer pour aller de l’avant.

Que peut-on souhaiter à l’Adapei 63 dans les prochaines années ?

Qu’elle conserve l’aspect pionnier de ces parents qui ont fondé cette Association que je résumerai par : « Si ça n’existe pas, je fais ». Quoi qu’il arrive, nous devons accompagner ces personnes, qui sont nos amis, nos enfants et c’est à nous de contourner les difficultés. Battons-nous ensemble pour améliorer le quotidien des personnes que l’on accompagne et les familles. Il faut aussi dire et montrer aux familles en difficulté qu’elles ne sont pas seules et donc conserver cet esprit associatif et collaboratif de l’Adapei 63.

Selon vous, comment peut-on aller plus loin dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap ?

Il est essentiel que les parents trouvent un lieu d’écoute et de partage. Quand on dialogue avec d’autres, chacun a quelque chose à donner. Il faut aussi s’interroger : comment pouvons nous nous-mêmes être acteurs de cet accompagnement et s’apporter les uns les autres ? Le but premier c’est que les personnes que l’on accompagne soient heureuses. Et si les familles et les professionnels se sentent bien, cela se ressent sur tout le monde et rejaillit sur le bien-être de la personne accompagnée.

Un mot pour finir ?

Je finirai par une citation de Pierre Teillard de Chardin que j’affectionne particulièrement « Il est indispensable de rêver : on respire mieux ! Le rêve est l’oxygène de l’esprit, il en renouvelle l’espace. » Alors à tous les parents, adhérents ou non, n’hésitez pas à venir vers moi et me donner vos idées pour revitaliser la vie associative.